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Italia

ITALIE

 
Cadre juridique

Aucune mention à la langue italienne n'est faite dans la Constitution de la République italienne. En revanche, l'article 6 de la Constitution est consacré à la défense des langues minoritaires. L'article 1 de la loi du 15 décembre 1999 intitulée "Normes concernant la protection des minorités linguistiques historiques" dispose : "La langue officielle de la République est l'italien. La République, qui valorise le patrimoine linguistique et culturel de la langue italienne, promeut également la valorisation des langues et des cultures protégées par cette loi". Cette loi épouse les contours mouvants du paysage linguistique italien et s'inscrit dans la tradition du respect de la liberté linguistique et du plurilinguisme qui caractérise l'Italie depuis 1945.

Aucune autre disposition juridique expressément consacrée à l'utilisation de la langue nationale n'est actuellement en vigueur en Italie. Dans le domaine de l'enseignement, de la publicité, du travail, les italiens peuvent faire et font librement usage de mots empruntés aux langues étrangères (notamment à l'anglo-américain).

 

Dispositif institutionnel

1) L'Académie de la Crusca, fondée en 1582, référence incontournable pour toue recherche sur l'état de la langue italienne, poursuit ses activités scientifiques qui s'articulent autour de trois axes majeurs :

- soutien à la formation des chercheurs dans le domaine de la linguistique et de la philologie italienne ;

- diffusion de la connaissance historique de la langue italienne et de son évolution ;

- collaboration avec les institutions étrangères, le gouvernement italien et l'Union européenne, en vue de l 'élaboration d'une politique linguistique partagée pour la défense du plurilinguisme en Europe.

2) Le 18 janvier 2001, le "Centro di consulenza sulla lingua italiana contemporanea" (CLIC) a été créé auprès de l'Académie de la Crusca. Ce centre, animé par les académiciens eux-mêmes ainsi que par des universitaires et des "techniciens de la langue", s'est donné pour objectif d'étudier l'italien contemporain et de transmettre les résultats de ses recherches au grand public à travers les médias. Par ailleurs, ce centre souhaite faire jouer un rôle de pôle consultatif au service des autorités institutionnelles.

3) En juin 2000, a été créée l'association "La bella lingua" qui compte parmi ses fondateurs de nombreux parlementaires issus des rangs de la majorité et de l'opposition. Bien que le but de cette association soit de "lancer en Italie aussi un mouvement de résistance active contre la pollution linguistique", on remarquera qu'aucune action concrète n'a jusqu'ici été promue par ses membres.

4) La langue italienne, classée au 19ème rang parmi les langues les plus parlées au monde, mais occupant la 5ème place parmi les langues les plus étudiées à l'étranger, fait l'objet d'une politique de diffusion ferme et énergique à l'extérieur de la péninsule. Le ministère des affaires étrangères italien, considérant la langue comme l'une des composantes culturelles essentielles dans le cadre de sa promotion du "système Italie", en a désormais confié la valorisation à la "Commissione nazionale per la promozione della cultura italiana all'estero". En 2002, le volume des cours de langue dans les instituts culturel italiens a augmenté en moyenne de 38%.

 

Projets envisagés par les autorités dans le domaine de la politique linguistique

Le 11 novembre 1998, une proposition de loi ("Norme in difesa della lingua italiana") a été présentée par un député des "Démocrates de gauche" à la Chambre des députés. Cette proposition n'a jamais abouti.

Le 21 décembre 2001, un projet de décret proposant la création d'un Conseil supérieur de la langue italienne a été présenté au Sénat par un sénateur de "Forza italia". Ce Conseil aurait été chargé de la défense, de la promotion et de la diffusion de la langue italienne en Italie et à l'étranger, de la conception et de la mise en oeuvre de législations linguistiques ainsi que de la rédaction et de la diffusion d'une "grammaire officielle" de la langue italienne. Ce projet a suscité de virulentes polémiques, y compris dans la presse nationale, en raison de la connotation politique du propos, qui n'est pas sans rappeler les dispositions pour la défense de la langue italienne en vigueur pendant la période mussolinienne. C'est pourquoi ce texte fait toujours l'objet de débats au sein de la "commission parlementaire des comités administratifs, mention langue italienne".

 

Commentaires

En dépit de l'intérêt que l'Académie de la Crusca et les spécialistes des sciences du langage s'efforcent de susciter sur la question de la promotion de la langue italienne en Italie, la mobilisation au sein du monde politique reste faible. L'absence d'une politique linguistique ayant pour objet la langue nationale, loin de signaler un manque d'intérêt ou une omission, relève plutôt d'une volonté affirmée de préserver l'existant (minorités linguistiques, dialectes régionaux, plurilinguisme diffus). La notion de "défense" de la langue nationale, quant à elle, pourra difficilement s'imposer dans le discours et/ou les textes officiels pour les raisons historiques évoquées ci-dessus.  

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