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Portugal

 

 

Cadre juridique

 

La langue officielle de la République portugaise est le portugais, disposition inscrite au paragraphe 3 de l’article 11 de la Constitution de la République portugaise.

Par ailleurs, l’État portugais reconnaît le mirandais, par la loi n° 7/99 du 29 janvier ainsi que la langue gestuelle portugaise, dans la révision de 1997 de la Constitution de la République portugaise, alinéa h, paragraphe 2, article 74.

Le mirandais, langue romane du nord de la péninsule ibérique est parlé par 15 000 personnes autour de Miranda do Douro. Depuis 1986-1987, le mirandais est officiellement enseigné dans les écoles de la région, comme option.

À noter parmi les mesures prises pour la défense du mirandais, le soutien financier à la traduction d’ouvrages littéraires (dont un volume d’Astérix) et l’établissement en mirandais de la toponymie locale.

Le Portugal a signé la convention-cadre pour la protection des minorités nationales le 1er février 1995, approuvée par l’Assemblée de la République et ratifiée par décret du Président de la République en 2001 (cf. article 5 sur la protection de la langue et la culture).

Médias
La loi de la télévision n° 32/2003 du 22 août prévoit dans l’article 2 que la télévision doit « promouvoir la langue et la culture portugaises » et dans l’article 40, « défense de la langue portugaise », que les émissions doivent être toujours « parlées ou sous-titrées en portugais » et qu’au moins 50 % des émissions doivent être en langue originale portugaise. Ces programmes peuvent être pour un maximum de 25 % originaires de pays lusophones.

Consommation
La protection du consommateur est assurée par la loi n° 24/96 du 31 juillet, mais le décret-loi n° 238/86 du 19 août et le décret-loi 42/88 du 6 février précisent que toute information commerciale doit être donnée en langue portugaise et que les emballages et les modes d’emploi de tous les produits doivent être « toujours en langue portugaise ou traduits en langue portugaise ».

Publicité

La publicité doit être faite en langue portugaise, mais l’utilisation d’autres langues est permise dans le cas où les principaux destinataires sont étrangers (cf. code de la publicité, inscrit dans le décret-loi n° 330/90 du 23 octobre, modifié en 1993, 1995 et 1998).

Enseignement
La langue portugaise est la langue d’enseignement de toutes les matières scolaires, ce qui est notamment défini dans le curriculum national pour l’enseignement de base, approuvé en 2001.

Elle fait l’objet actuellement d’une réflexion approfondie du ministère de l’Éducation portugais qui a organisé les 7, 8 et 9 mai 2007 une Conférence internationale sur l’enseignement du portugais, dans le Centre culturel de Belem.

Il a été décidé de renforcer l’enseignement du portugais suite au constat de l’insuffisance de la maîtrise du portugais chez la plupart des lycéens ou étudiants.

Parmi les mesures prises dans le programme national pour l’enseignement du portugais :

  • l’obligation d’un horaire de 8 heures par semaine de portugais dans le premier cycle de l’école de base ;
  • le lancement d’un programme intensif de formation des enseignants ;
  • la création d’un plan national de lecture ;
  • le report de l’expérimentation portant sur la simplification de la terminologie grammaticale utilisée à l’école (TLEBS : terminologie linguistique pour l’enseignement de base et secondaire), engagée depuis 2004, avec une forte couverture médiatique et de nombreuses polémiques.

S’agissant de l’enseignement supérieur public, les cours sont donnés majoritairement en portugais, mais le ministre de l’Enseignement supérieur vient de proposer dans un débat au Parlement « l’appui au développement de programmes en langue anglaise » (décembre 2006).

 


Dispositif institutionnel chargé de concevoir, mettre en œuvre et contrôler ces législations linguistiques

 

Il n’existe pas de structure administrative spécifiquement chargée des questions de politique linguistique, mais le ministère de l’Éducation portugais s’y intéresse directement ainsi que l’Institut Camoes (même s’il n’est chargé que de la diffusion de la langue portugaise à l’étranger).

À preuve, la présence importante de ce ministère et notamment de sa direction générale de l’innovation et du développement curriculaire lors de l’organisation par les différents centres culturels étrangers de la première conférence « Langue et pouvoir I, Stratégies linguistiques nationales en Europe » qui s’est déroulée à Lisbonne en novembre 2006.

Le conseil scientifique de la Société de la langue portugaise est également beaucoup plus préoccupé par la diffusion du portugais à l’étranger que par la défense et l’illustration du portugais à l’intérieur du Portugal.

Il a toutefois mis en place un service linguistique sur internet « Ciberdúvidas », des opérations très populaires de concours de dictées nationales et internationales ainsi que des émissions sur la langue à la radio et à la télévision.

 


Dispositions juridiques concernant l’intégration linguistique des migrants et dispositifs publics de formation linguistique propos
és à ceux-ci

 

La loi de 1981 sur la nationalité prévoit que l’étranger marié à un citoyen portugais depuis plus de trois ans peut acquérir la nationalité portugaise par simple déclaration effectuée pendant la durée du mariage. Toutefois, la condition de maîtrise de la langue portugaise, exigée des candidats à la naturalisation, ne l’est pas des personnes qui souhaitent acquérir la nationalité portugaise par déclaration.

La nouvelle loi de la nationalité (loi organique n° 2/2006) du 17 avril, réglementée à travers le décret-loi n° 237-A/2006 du 14 décembre, est entrée en vigueur le 15 décembre 2006. Il est notamment prévu de vérifier la connaissance de la langue portugaise, qui doit se situer au moins au niveau A2 du Cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l’Europe (niveau élémentaire), par le passage d’un test sous la responsabilité du ministère de l’Éducation portugais, dans une école habilitée ou dans les instituts Camoes à l’étranger.

Le décret d’application n° 1403-A/2006 du 15 décembre 2006 stipule dans l’article 1 « tests de diagnostic de la connaissance de la langue portugaise » que deux types de tests seront institués, l’un pour les 10-14 ans et l’autre pour les plus de 14 ans, et décrit minutieusement le passage des tests en donnant des modèles en annexe des deux épreuves : compréhension de lecture et expression écrite.

Depuis la vague d’immigration de ces dernières années, provenant des pays lusophones (Brésil, Angola et Mozambique), mais également d’Europe centrale, le Gouvernement portugais a mis en place des cours de portugais langue étrangère dans la plupart des écoles, pour les élèves scolarisés d’une part et pour les adultes en cours du soir d’autre part.

Il faut remarquer le développement de cette nouvelle spécialité (PLE, portugais langue étrangère) qui fait désormais l’objet de masters d’enseignement et qui s’est dotée d’un excellent système d’évaluation et de certification (SACPLE) confié à l’université de Lisbonne en 1999 et basé sur les différents niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l’Europe.

 

Enseignement des langues étrangères au sein du système éducatif

 

Le Portugal vient de généraliser (96 % des écoles) à la rentrée 2006 l’apprentissage de la langue anglaise dans le premier cycle de l’école de base (à partir de 8 ans). Les autres langues ne sont pas soutenues financièrement dans le cadre de ce plan d’enseignement précoce des langues étrangères qui ne fait pourtant pas partie du curriculum.

L’anglais est également hégémonique (96 %) dans l’apprentissage de la première langue étrangère à partir du deuxième cycle de l’école de base (à l’âge de 10 ans), sans que cela soit inscrit dans les textes.

La deuxième langue étrangère n’est pas vraiment choisie par les familles des élèves à partir du troisième cycle de l’école de base (à l’âge de 12 ans) puisque la plupart des écoles ne disposent que de professeurs de français et de quelques professeurs d’espagnol et d’allemand.

Le français est donc hégémonique en deuxième langue (81 %), mais très concurrencé par la demande en langue espagnole qui progresse de manière remarquable. Cette deuxième langue est d’ailleurs peu maîtrisée puisqu’elle n’est apprise que pendant trois ans, ce qui permet d’atteindre à peine le niveau A2 (élémentaire) du Conseil de l’Europe.

Enfin, dans l’enseignement dit « secondaire » (de 15 à 18 ans), l’enseignement d’une deuxième langue n’étant plus obligatoire, les élèves poursuivent en général l’anglais (85 %) ou le français (15 %) pour atteindre un niveau B1 ou B2 du Conseil de l’Europe.

Toutefois, il faut remarquer que la connaissance des langues étrangères n’est pas évaluée dans les examens nationaux de fin d’école de base ou de fin d’école secondaire.

 


Perception de la politique linguistique par les relais d’opinion et les citoyens

 

La langue nationale est un sujet important, fréquemment traité par les médias et apprécié par les citoyens conscients de parler une langue de communication internationale (200 millions de locuteurs), cet aspect étant d’ailleurs celui qui est le plus souvent abordé.

 

 

 

(2009)

 

 

 

 
 
 
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