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Grèce

 

 

Cadre juridique

Le grec est la langue nationale et officielle de la Grèce.

L’instauration du démotique en tant que langue officielle de l’État grec en 1976 a mis fin à une longue période de diglossia. Jusque-là, la langue épurée ou katharevousa était employée dans tous les domaines de la vie publique (politique, droit et justice, administration, religion et enseignement à partir du secondaire), tandis que le démotique était la langue de la communication quotidienne, de la littérature et de l’éducation jusqu’en primaire. Le seul domaine dans lequel le démotique n’est pas utilisé aujourd’hui, est la liturgie de l’Église orthodoxe, dont les textes sont rédigés en koinè littéraire.

 

À l’écrit, le grec emploie l’alphabet grec (adaptation du script phénicien) selon l’orthographe historique qui se conforme à la prononciation des mots pendant la période classique (c’est-à-dire le dialecte attique des IVe et Ve siècles av. JC), et comporte un système de polytonie avec trois signes d’accents qui indiquent la prosodie. Ce système a été remplacé en 1981 par l’instauration d’un système monotonique, dans lequel un seul signe marque l’accent tonique.

 

Dans le domaine de l’enseignement, hors programme Erasmus, l’accès des étrangers en 1re année d’université est subordonné à l’obtention du certificat de connaissance de la langue grecque. L’université internationale récemment créée à Thessalonique propose un enseignement exclusivement en anglais. Par ailleurs, un programme bilatéral franco-hellénique a abouti à la création de sept masters communs, dont les enseignements sont partiellement en français.

Dans le monde du travail, l’obtention d’un certificat de connaissance de la langue grecque, à un niveau variable selon les professions, est systématiquement exigé dans le secteur public et de plus en plus dans le secteur privé.

En ce qui concerne les droits du consommateur, les recommandations européennes sont appliquées et l’étiquetage de la plupart des produits est multilingue. Dans les lieux publics, les panneaux sont généralement translittérés en alphabet latin.

Dispositif institutionnel chargé de concevoir, mettre en œuvre et contrôler ces législations linguistiques

 

La politique linguistique de la Grèce est élaborée conjointement par le ministère de l’Éducation nationale et des Cultes, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Culture, et est mise en œuvre par diverses institutions : le Secrétariat général pour l’éducation interculturelle et les études grecques à l’étranger, le Centre pour la langue grecque (CGL), l’Institut pédagogique, le Centre pour l’éducation interculturelle de l’université de Patras, etc. Divers programmes d’enseignement interculturel et linguistique, aussi bien en grec qu’en langues minoritaires et étrangères, ont été créés.

 

Dispositions juridiques concernant l’intégration linguistique des migrants et dispositifs publics de formation linguistique proposés à ceux-ci

 

Les mesures ci-dessous sont dictées par trois grands principes : l’égalité des chances pour les enfants de différentes origines linguistiques et culturelles, l’élimination de la discrimination, et l’intégration des élèves rapatriés, étrangers ou migrants.

 

L’éducation des élèves rapatriés et étrangers

 

Afin de répondre aux besoins éducatifs d’une population immigrante hétérogène, l’État grec a ordonné la création de :

(a) classes d’accueil pour les premières années du primaire, proposant des cours de langues et du soutien dans les autres matières ;

(b) cours de langue intensifs pour ceux qui ont des difficultés à s’intégrer en classe.

(Ces deux mesures se pratiquent dans les établissements d’enseignement général).

(c) écoles primaires et secondaires interculturelles et des programmes de formation des enseignants sur les besoins spécifiques de l’éducation interculturelle.

 

Pour toutes ces actions, la formation des enseignants, la méthodologie et le matériel pédagogique ont été élaborés en tenant compte des travaux de recherches des universités d’Athènes et de Thessalonique.

Le programme d’éducation pour les minorités musulmane et rom

Afin de résoudre les difficultés dans le domaine de l’éducation et autres problèmes sociaux rencontrés par la minorité musulmane et les Roms, deux programmes principaux ont été mis en place par les universités grecques. Les objectifs sont d’intégrer ces populations dans le système scolaire en intervenant dès la maternelle, en enseignant le grec de façon intensive et en luttant contre l’illettrisme et l’absentéisme scolaire.

 

Principales dispositions juridiques en vigueur concernant l’utilisation des langues régionales ou minoritaires.

La seule langue minoritaire reconnue officiellement et protégée par le Traité de Lausanne de 1923 est le turc, parlé par une minorité musulmane de Thrace occidentale. Ce sont des critères religieux et non linguistiques qui ont présidé à la création de ce statut spécifique. En dehors du turc, un certain nombre de langues sont parlées par les populations autochtones : l’arvanitique, le pomaque, l’aroumain, le romani, l’arménien, le ladino et le slavomacédonien. En raison de l’afflux d’immigrants, plusieurs autres langues sont parlées en Grèce, principalement l’albanais, le bulgare, le russe, mais aussi le pashtô (Afghanistan), l’ourdou (Pakistan), etc. Il n’existe pas de données officielles concernant le nombre exact de migrants, leurs nationalités et leurs langues. On peut supposer qu’ils sont entre 500 000 et 700 000, soit environ 7 % de la population totale.

Pour ce qui est du grec, il existe aussi un certain nombre de dialectes : le pontique, le crétois, le tsakonien etc. Ces dialectes sont en régression en raison de l’hégémonie croissante du grec standard.

 

La minorité musulmane de Thrace occidentale

Le recensement (non-linguistique) de 1991 indique que le nombre de musulmans résidant en Thrace occidentale serait de 97 700 personnes dont 54 % d’origine turque, 34 % d’origine pomaque et 12 % de Roms. Du fait que la reconnaissance de la minorité musulmane s’est faite sur des critères religieux, chacun de ces groupes ethniques conserve sa propre langue et ses traditions. Les Pomaques (entre 30 000 et 40 000 personnes), parlent un dialecte de Bulgarie méridionale fortement influence par le turc de Thrace. Les Roms de Thrace occidentale parlent le romani. On note toutefois que les Roms, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, sont disséminés dans toute la Grèce et parlent plusieurs variétés de romani en plus du Grec. Ils ne bénéficient pas des droits accordés par le Traité de Lausanne.

La minorité musulmane de Thrace occidentale est la seule qui bénéficie d’un droit à l’éducation dans une langue minoritaire, le turc, en plus du grec. En Thrace aujourd’hui, il y a plus de deux cents écoles pour les minorités dans l’enseignement primaire et seulement quatre pour le secondaire.

 

Arvanitique

 

Cette langue était parlée par des populations venues de ce qui est aujourd’hui l’Albanie et établies depuis la fin du Moyen-âge au centre et à l’ouest de la Grèce. L’arvanitique, fortement influencé par le grec, est aujourd’hui en voie de disparition.

L’aroumain (valaque)

 

Les Aroumains de Grèce, appelés généralement Valaques, constituent une minorité de langue romane habitant dans les régions montagneuses de la Thessalie, de l’Épire et du Pinde.

À la suite de la signature du traité de Bucarest (1913), la Roumanie a financé quelques écoles

valaques. Cette aide a cessé après la Seconde Guerre mondiale. Cette minorité est considérée comme assimilée par les autorités grecques, tout en restant fidèle à ses traditions. Les Valaques essaient de maintenir leur langue en vie en l’employant dans certaines occasions. Toutefois, cette langue a été déclarée en danger d’extinction par le Conseil de l’Europe, avec seulement 50 000 locuteurs parmi les 200 000 Aroumains.

Arménien

 

La minorité arménienne représente environ 20 000 personnes. Ce chiffre inclut aussi bien ceux qui ont fui la Turquie lors du génocide de 1915 que ceux qui ont émigré plus récemment pour des raisons économiques. Sous la direction de la communauté arménienne, des cours d’arménien sont proposés (le samedi) à Athènes et Thessalonique.

 

Ladino

 

Bien que décimée par les déportations nazies de la seconde guerre mondiale, il existe toujours une communauté judéo-espagnole parlant le ladino, d’environ 5 000 personnes, dont la moitié vit dans les environs de Thessalonique. Sous la supervision de la communauté juive, des cours de ladino sont proposés (le samedi), pour la plupart à Athènes et Thessalonique.

 

Slavomacédonien

 

Le slavomacédonien, langue slave du sud, est parlé par une minorité habitant à la frontière entre l’ancienne république yougoslave de Macédoine, la Bulgarie et la Grèce. Il n’existe aucune disposition quant à l’enseignement de cette langue, qui présente pourtant une vitalité linguistique assez haute. Pour des raisons politiques, le statut de cette langue a fait l’objet de nombreuses controverses.

 

L’enseignement des langues étrangères au sein du système éducatif et les actions de promotion du grec

La législation grecque prévoit l’enseignement d’au moins une langue étrangère à tous les niveaux du cursus. L’anglais est obligatoire en primaire et dans le secondaire. À cela s’ajoute un enseignement optionnel du français, de l’allemand, de l’espagnol et de l’italien comme secondes langues étrangères à partir de la cinquième classe de primaire. Deux cours de cinquante minutes sont chaque semaine dévolus à chaque langue.

 

Le grec

 

Le centre pour la langue grecque (CGL) est l’organisme d’État responsable de la délivrance du certificat de compétence en grec moderne, en Grèce et à l’étranger. (www.greek-language.gr/greekLang/en/certification/index.html). Les examens officiels ont lieu chaque année au mois de mai et valident quatre niveaux, A2, B1, B2 et C1, tels que définis par le Cadre européen commun de référence pour les langues. Les niveaux A1 et C2 sont en préparation et la version grecque du Cadre a été publiée (www.komvos.edu.gr/Common%20European%20Framework.pdf). Outre les examens généraux, le CGL propose des processus de validation adaptés à des cas particuliers (citoyens de l’UE, rapatriés grecs, migrants, réfugiés).

Les missions du CLG, dont le champ d’action est la Grèce et l’étranger, sont notamment de soutenir et promouvoir la langue grecque et ainsi, l’identité nationale des Grecs de l’étranger, de proposer un enseignement du grec pour les étrangers, d’offrir un soutien aux enseignants de la langue grecque, d’élaborer du matériel pédagogique et d’entreprendre des actions de promotion et de diffusion de la langue grecque.

Langues étrangères

La politique multilingue de la Grèce s’articule autour d’un plan d’action mis en place graduellement depuis 2003 par un groupe d’experts des universités d’Athènes et de Thessalonique. Avec l’aide de ce comité, le ministère de l’Éducation a développé un système d’examen national sur les langues, du nom de KPG, qui permet d’évaluer et d’attester le niveau en langues étrangères des personnes qui habitent, travaillent et étudient en Grèce. La maîtrise de ces langues peut ainsi être valorisée dans un cadre professionnel : les demandeurs d’emploi pouvant ajouter au nombre de leurs compétences leur capacité à comprendre et produire un discours écrit ou parlé dans des langues telles que l’anglais, le français, l’allemand, l’italien, l’espagnol ou le turc. D’autres langues telles que le russe et le portugais devraient bientôt s’y ajouter.

 

 

 

 

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