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Estonie

 

 


Éléments de contexte

La langue officielle de l’Estonie est l’estonien. L’autre langue utilisée est le russe qui est parlé par 26 % de la population en qualité de langue maternelle. L’utilisation des dialectes de l’estonien du Sud s’est marginalisée, mais, depuis les années 1990, des programmes nationaux existent pour les préserver et les promouvoir.

Cadre juridique

La loi sur la langue (http://www.legaltext.ee/text/en/X30086K7.htm), entrée en vigueur le 1er avril 1995, a connu depuis de nombreux amendements dont le dernier remonte au 1er mars 2007. Elle fixe les obligations légales en termes de niveau en langue estonienne ainsi que d’utilisation de la langue estonienne et des langues étrangères, notamment dans le cadre du travail. Ses articles portent sur l’usage de l’estonien dans les domaines suivants : enseignement, consommation, publicité, toponymie, audiovisuel, services publics. Des sanctions et des pénalités sont prévues en cas de non-respect des dispositions de la loi.

La loi sur la langue prévoit notamment :

  • le droit de recourir à la langue estonienne dans les secteurs public et privé ainsi que dans la société civile ;
  • la garantie de l’accès à l’éducation en estonien et en langues étrangères dans les établissements d’enseignement relevant des agences d’État et des municipalités ;
  • la responsabilité donnée au Gouvernement de fixer les obligations légales en termes de niveau en langue estonienne pour les employés des secteurs public et privé ainsi que des organisations non-gouvernementales ;
  • la responsabilité donnée au ministère de l’Éducation et de la Recherche concernant l’évaluation du niveau requis en langue estonienne, les conditions d’organisation des examens ;
  • l’usage de l’estonien comme langue de l’administration ;
  • l’obligation de présenter aux administrations des traductions en estonien de documents en langue étrangère, mais la possibilité de s’adresser aux employés de ces administrations en langue étrangère si ces derniers l’acceptent ;
  • la possibilité pour les fonctionnaires estoniens et les employés des collectivités locales de recourir à une langue étrangère pour leurs échanges internationaux ;
  • l’usage exclusif de l’estonien comme langue officielle de correspondance, des sceaux, en-têtes, notes, invitations et annonces officielles ;
  • le droit du consommateur d’avoir accès aux services et à l’information en estonien, conformément à la loi sur la consommation ;
  • l’obligation pour les agences, compagnies et associations non-gouvernementales enregistrées en Estonie de recourir uniquement à l’estonien pour présenter leurs rapports d’activités ;
  • le recours exclusif à l’estonien pour les noms officiels des lieux, sauf raisons culturelles ou historiques ; pour les panneaux publics, les panneaux de circulation, les notices, les annonces officielles et les publicités, excepté dans le cas de manifestations internationales ;
  • la nécessité de recourir à une traduction adéquate en estonien pour toutes les retransmissions et œuvres audiovisuelles, sauf exception notamment pour les programmes d’enseignement linguistique et pour les émissions destinées à une audience étrangère, ainsi que la limitation à 10 % des programmes en langue étrangère sans traduction ;
  • l’usage du mot « Riigikogu », pour désigner le Parlement estonien, qui est strictement réglementé et ne peut faire l’objet d’une traduction.

La loi sur la protection du consommateur (http://www.legaltext.ee/text/en/X70046K2.htm), entrée en vigueur le 15 avril 2004, dont le dernier amendement remonte au 8 janvier 2006, stipule que l’information au consommateur doit être honnête, compréhensible et en estonien. Les informations relatives à la marque, aux spécifications du produit et à son usage ou utilisation doivent être en estonien. Si le manuel d’utilisation est en langue étrangère, il doit être accompagné d’une traduction en estonien.

La loi sur l’éducation (http://www.legaltext.ee/text/en/X70039K2.htm), entrée en vigueur le 30 mars 1992, dont le dernier amendement remonte au 1er janvier 2005, stipule, dans les principes d’organisation du système éducatif, que :

  • sur le territoire estonien, l’État et les municipalités doivent veiller à l’accès à l’éducation en estonien, à tous niveaux, dans les établissements publics du scolaire et du supérieur ;
  • la République d’Estonie doit veiller à ce que la langue estonienne soit enseignée dans tous les établissements publics ainsi qu’à destination de tous les groupes recevant une éducation dans une langue autre que l’estonien.

Cette loi est complétée par différents textes, en particulier la loi sur les établissements privés (http://www.legaltext.ee/text/en/X70034K2.htm), entrée en vigueur le 6 juillet 1998, dont le dernier amendement (1er janvier 2006) stipule que si la langue d’enseignement n’est pas l’estonien, ce dernier doit être enseigné conformément aux programmes nationaux, et que la langue de travail dans l’administration de l’établissement doit être l’estonien.


Dispositif institutionnel chargé de concevoir, mettre en œuvre et contrôler ces législations linguistiques

La conception, la mise en œuvre et le contrôle des législations linguistiques sont assurés par l’inspection linguistique auprès du ministère de l’Éducation et de la Recherche. Le centre national des qualifications et des examens est pour sa part chargé des examens d’État en langue estonienne qui conditionnent notamment l’accès à la citoyenneté estonienne.


Dispositions juridiques concernant l’intégration linguistique des migrants et dispositifs publics de formation linguistique proposés à ceux-ci

Il n’y a pas de dispositions juridiques pour les migrants. La loi sur la langue (voir supra) fait uniquement mention des conditions linguistiques requises pour l’accès à la citoyenneté estonienne, notamment la réussite à l’examen d’État en langue estonienne ainsi que des dispositions prises à destination des établissements (maternelle, établissements scolaires), des professeurs et des élèves russophones, conformément à la loi sur l’école obligatoire et le lycée, qui entre en vigueur le 1er septembre 2007, en application des dispositions prévues dans « La stratégie de développement de la langue estonienne 2004/2010 ».


Principales dispositions juridiques en vigueur concernant l’utilisation des langues régionales ou minoritaires

Des articles de la loi sur la langue portent sur :

  • le passage progressif à l’enseignement en estonien dans les maternelles et établissements scolaires russophones ;
  • l’obligation pour les fonctionnaires des administrations et employés des services municipaux, dans lesquels une langue minoritaire est la langue de travail en interne, d’avoir la maîtrise requise en langue estonienne ;
  • la possibilité de recourir à une langue d’une minorité nationale auprès des administrations et des municipalités dans les régions où plus de la moitié des résidents permanents font partie d’une minorité nationale ;
  • la possibilité d’utiliser une langue d’une minorité nationale comme langue de travail en interne dans les municipalités où plus de la moitié des résidents permanents font partie d’une minorité nationale ;
  • la possibilité, pour les institutions culturelles autonomes de minorités nationales, de recourir à la langue de la minorité comme langue de travail interne, mais l’obligation de formuler leur correspondance officielle en estonien et d’accompagner les documents non-officiels d’une traduction en estonien.


Existence de mécanismes de soutien financier visant à encourager l’utilisation des langues nationales et des langues régionales ou minoritaires

Les programmes d’intégration linguistique

La Fondation pour l’intégration des non-Estoniens (http://www.meis.ee) a été créée en 1998 par le Gouvernement estonien avec l’objectif d’initier, de subventionner et de coordonner des projets visant à renforcer l’unité de la société estonienne en organisant et coordonnant des actions qui ont pour objectif l’intégration de la population russophone et des immigrés. Les projets de cette fondation sont financés par l’État et des subventions extérieures, notamment sur fonds communautaires. Cette fondation gère deux principales initiatives :

a) Le programme « L’intégration dans la société estonienne 2000/2007 »

Ce programme prévoit, d’une part, l’unité sociale par la maîtrise de l’estonien et, d’autre part, la préservation de différences linguistiques et culturelles des minorités.

Pour pouvoir acquérir la citoyenneté estonienne par naturalisation, il faut avoir réussi l’examen d’estonien, en plus d’avoir démontré une bonne connaissance de la constitution estonienne et de la loi sur la citoyenneté. Durant la période 1999/2005, le coût des cours a été remboursé à hauteur de 50 % par l’Union européenne sous condition d’avoir réussi l’examen d’estonien. Depuis 2006, toute personne ayant réussi cet examen peut être remboursée par le Centre national des qualifications et des examens pour ses cours d’estonien à hauteur de 6 000 EEK (384 €).

Le programme national « L’intégration dans la société estonienne 2000/2007 » prévoit, dans le cadre de la formation des adultes, l’enseignement de l’estonien aux groupes de professionnels prioritaires, notamment aux policiers, au personnel des services d’urgence, aux employés de prison, au personnel médical, aux professeurs des établissements scolaires de langue d’enseignement autre que l’estonien et aux chômeurs. En 2004/2005, des cours d’estonien ont été proposés à 1 500 apprenants.

Pour la période 2005/2008, le programme d’intégration est financé par l’Estonie et par le fonds social européen dans le cadre du sous-programme de déplacements de professionnels estoniens dans le pays.

b) Le programme d’immersion linguistique

L’immersion linguistique est une autre forme d’apprentissage de l’estonien en tant que seconde langue qui est financée et soutenue par le ministère estonien de l’Éducation et de la Recherche. On estime qu’un tiers des écoles estoniennes dont la langue d’enseignement n’est pas l’estonien ont utilisé cette formule et que 3 400 enfants y participent. Dans les classes et groupes d’immersion, le volume de matières enseignées en estonien est au moins de 50 %. L’objectif est de développer des savoirs d’un bon niveau en langue maternelle, en estonien et en langues étrangères.

En Estonie, il est possible de mettre en place ce programme d’immersion linguistique à trois niveaux : dans les deux dernières années de l’école maternelle ou en première année du primaire. En cas d’immersion tardive, il est possible de le faire également en 6e année. Pendant le collège ou le lycée, on apprend au moins la moitié des matières par le truchement de la deuxième langue (autre que la langue maternelle). Si on commence l’immersion linguistique pendant la première année du primaire, on fait tout le curriculum dans la deuxième langue. Après deux ans, le programme progresse vers le modèle 50/50, c’est-à-dire que la moitié de l’enseignement se fait dans la langue maternelle et la seconde moitié en langue estonienne. Les programmes d’immersion linguistique prévoient l’enseignement des matières générales comme les mathématiques et les sciences de la vie en estonien. On demande que les élèves du programme d’immersion linguistique acquièrent les mêmes savoirs que les élèves du programme normal. C’est un pas intéressant vers l’enseignement bilingue.

L’immersion linguistique tardive commence en 6e année, où un tiers des enseignements se fait en estonien. En 7e et 8e année, le pourcentage de matières enseignées en estonien s’élève déjà à 76 % du programme. En 9e année, les matières enseignées en estonien constituent 60 % du volume du programme. L’immersion linguistique tardive est une forme d’apprentissage de type bilingue, dont un des objectifs est de donner de bons savoirs en langue maternelle et dans la deuxième langue. Actuellement, des classes d’immersion linguistique tardive sont ouvertes dans 20 établissements scolaires estoniens.

Mécanismes de soutien financier visant à encourager l’usage des langues régionales

Outre l’estonien écrit, il existe plusieurs dialectes d’estonien, surtout dans le sud du pays. Les dialectes principaux sont ceux de võru, setu, mulgi, tartu et kihnu.

Depuis ces dernières années, il y a une réelle volonté des autorités estoniennes de préserver et valoriser les langues régionales.

Le document de référence statuant sur l’apprentissage des dialectes du sud est le programme national « La langue et la culture de l’Estonie du Sud 2005/2009 », qui s’applique aux quatre premiers dialectes. Ce programme est la continuation du programme du même nom pour la période 2000/2004 qui avait déjà permis l’usage de l’estonien du sud dans la presse, élargi l’apprentissage de la langue et de la culture régionales dans le système éducatif, subventionné la recherche dans ce domaine et financé des projets culturels.

Le programme s’intéresse à quatre grands domaines : la culture contemporaine, la presse, l’éducation et la recherche. L’objectif est de fixer dans les lois estoniennes la position juridique de l’estonien du sud qui n’est pas clairement déterminée à ce jour. Des projets sont envisagés dans l’administration publique en Estonie du sud, surtout pour la toponymie, mais aussi pour la promotion de la langue, notamment son utilisation dans les annonces et dans les services (poste, magasins…). Ce programme est sous la tutelle du ministère de la Culture.

La culture contemporaine

Le programme met l’accent sur la création ciblée à destination des enfants (littérature pour la jeunesse, films d’animation, chansons). Il prévoit également la mise en place d’un système de prix annuels, de bourses et de concours valorisant la création en estonien du sud.

La presse

Le journal « Uma Leht » en langue de võru a commencé à paraître. Il a aujourd’hui trouvé son public dans le sud de l’Estonie et a développé une version numérique. Il est prévu de sortir un autre journal, cette fois-ci en dialecte mulgi « Mulke Sõna », et de continuer à subventionner le journal partiellement en dialecte setu « Setomaa ». Le programme a également subventionné la parution d’un numéro spécial de l’hebdomadaire culturel « Sirp » sur le sud d’Estonie. En 2005/2009, le programme poursuit son soutien au journal Uma Leht. Le but est d’arriver au moins à un hebdomadaire de 8 pages, tout en préservant le tirage et la diffusion. D’autres projets spécifiques seront soutenus au niveau de la presse nationale. Outre la version numérique du journal Uma Leht, il faut souligner la possibilité pour les lecteurs de commenter les articles et de participer à un forum en dialecte de võru sur internet. Il est également prévu de créer un portail internet, qui collecterait et archiverait les différentes publications en dialecte du sud. Dans cette perspective, on envisage la création de sites internet pour développer une presse numérique en dialectes de mulgi et setu.

Le programme travaille parallèlement à ce que des émissions en langue du sud soient pérennisées à la radio et à la télévision nationales. En ce qui concerne les émissions télévisées, la priorité est de poursuivre la création des séries d’émissions en estonien du sud sur des thèmes divers et de pérenniser l’existence d’au moins une émission sur ETV.

L’éducation

Dans le cadre du programme de 2000/2004, des programmes scolaires ainsi que des manuels scolaires ont été conçus en dialecte du sud pour le collège et le lycée. Parallèlement des professeurs de langue ont été formés et des activités péri-éducatives ont été organisées pour les élèves.

En 2000/2004, le nombre des écoles dispensant l’enseignement de la langue et de la culture locales à Võrumaa et Setumaa est passé de 13 à 28 (environ la moitié des écoles). Dans quatre établissements de Võrumaa, le dialecte de võru est enseigné en tant que matière facultative, ailleurs c’est sous forme d’ateliers de langue.

Le programme subventionne la conception et la publication des manuels scolaires, qui est très active à Võrumaa. Le travail de publication d’un abécédaire en dialecte de mulgi est poursuivi. Pour 2005/2009, l’objectif est de publier des manuels pour le niveau lycée et de continuer à produire des méthodes sur différents supports.

L’Institut de võru organise des journées de formation pour des professeurs de langue et culture locales. Depuis 2002, un module facultatif intitulé « La langue et la culture du sud d’Estonie » a été mis en place à l’université de Tartu. L’université de Tallinn et l’Académie de la culture de Viljandi dispensent des cours facultatifs sur la culture et la langue du sud d’Estonie. Le programme prévoit la formation continue des professeurs concernés et la poursuite de l’enseignement académique dans les établissements d’enseignement supérieur.

Mécanismes de soutien financier visant à encourager l’usage des langues minoritaires

La loi qui régit la culture et la langue des groupes ethniques minoritaires est la loi sur l’autonomie culturelle des minorités ethniques entrée en vigueur le 28 novembre 1993, dont le dernier amendement remonte au 1er août 2002 (http://www.legaltext.ee/text/en/X100038.htm). Elle permet notamment aux personnes appartenant à une minorité nationale de recourir à leur langue dans leurs contacts avec l’administration, dans les limites définies par la loi sur la langue.

Elle permet également aux personnes d’origine allemande, russe, suédoise ou juive, ainsi qu’aux personnes appartenant à des minorités ethniques dont le nombre est supérieur à 3 000, de créer des établissements à finalité culturelle, notamment des établissements scolaires et préscolaires en langue minoritaire, des instituts culturels, des maisons d’édition et des œuvres sociales. Les moyens financiers de ces établissements proviennent, outre des dons, des subventions propres et des soutiens d’organisations étrangères, du budget de l’État et des subventions municipales.

À ce jour, seuls les Finlandais ingriens se sont organisés selon la loi sur l’autonomie culturelle, ce qui leur donne la possibilité d’avoir des relations directes avec l’État et de solliciter des financements pour leurs activités.

Le programme national « L’intégration dans la société estonienne 2000/2007 » contient un sous-programme destiné à l’éducation et à la culture des minorités ethniques. La Fondation pour l’intégration des non-Estoniens subventionne les activités décrites dans le programme d’intégration à travers des appels d’offres. À côté du subventionnement des activités des groupes minoritaires, la Fondation a réalisé des actions de sensibilisation en direction des Estoniens sur ces problématiques. Il s’agissait de présenter la culture, la langue et les traditions de ces minorités.

Enseignement des langues étrangères au sein du système éducatif

Le document de base qui réglemente l’enseignement des langues étrangères en Estonie est, paradoxalement, la stratégie de développement de la langue estonienne. En effet, le souci des autorités estoniennes a d’abord été de fixer les conditions de l’apprentissage de la langue estonienne. Dans une seconde phase, le ministère de l’Éducation et de la Recherche est en train d’élaborer une stratégie spécifique pour l’apprentissage des langues étrangères.

Actuellement, il est obligatoire d’apprendre deux langues étrangères. La LV1 commence en 3e année et la LV2 en 6e année. Le choix se fait entre l’anglais, l’allemand, le russe et le français. Le plus souvent, le choix se porte sur l’anglais, puis sur le russe.

La situation est différente dans les établissements scolaires où la langue d’enseignement est le russe : en première année on commence à apprendre l’estonien, la langue nationale, et en 6e année on aborde l’apprentissage de la LV1.

Apprenants des principales langues étrangères dans l’enseignement secondaire 1990 – 2007
 
 
1990/1991
2002/2003
2003/2004
2004/2005
2005/2006
2006/2007
Allemand
15,6 %
20,5 %
19,3 %
19,2 %
16,5 %
17,8 %
Anglais
33,8 %
80,2 %
81,4 %
82,3 %
77,5 %
83,7 %
Russe
56,1 %
35,8 %
37,9 %
39,2 %
36,8 %
40,9 %
Français
0,3 %
2,2 %
2,5 %
2,7 %
2,4 %
3,0 %
 
 


Projets envisagés par les autorités dans le domaine de la politique linguistique

Le document qui définit les projets pour les années à venir est « La stratégie de développement de la langue estonienne 2004/2010 », dont l’objectif principal est de faire que la langue estonienne soit le principal moyen de communication sur le territoire estonien. Pour atteindre cet objectif, il est prévu de promouvoir l’image de l’estonien, de garantir un bon niveau de cette langue à tous les élèves de collège et de lycée, de passer progressivement vers l’estonien comme langue d’enseignement dans tous les établissements scolaires et de garantir que les diplômés des lycées d’enseignement en russe soient capables de travailler et de faire des études supérieures dans la société estonienne.

Les autorités estoniennes envisagent d’aller progressivement vers un dispositif d’enseignement à 100 % en estonien dans tous les établissements scolaires d’Estonie. Parallèlement est également garanti aux minorités l’enseignement de leur langue maternelle. En 2005/2006, 4 000 enseignants travaillaient et 40 600 élèves apprenaient dans des établissements russophones (soit 23 % du nombre total d’élèves).

La loi sur le collège et le lycée adoptée par le Parlement le 21 décembre 2006 et qui entre en vigueur le 1er septembre 2007, prévoit une évolution progressive vers l’enseignement en estonien dans les lycées russophones. L’objectif de cette évolution est de garantir aux élèves de langue maternelle russe l’égalité des chances au niveau des études universitaires et du marché du travail. Les élèves d’une origine autre qu’estonienne pourront ainsi s’approprier leur langue maternelle et leur culture, la langue et la culture estonienne, et maîtriser au moins deux langues étrangères. Il est à noter toutefois que ces mesures ne concernent pas pour le moment les lycées privés ni les établissements de l’enseignement professionnel.

Le ministère de l’Éducation et de la Recherche a défini cinq matières qui seront les premières à être enseignées en estonien. En plus de ces cinq matières, l’établissement scolaire devra en choisir deux supplémentaires. La première année de la mise en place de cette réforme une discipline sera enseignée en estonien, chaque année une matière nouvelle viendra s’ajouter. Si l’établissement, les élèves et les enseignants y sont prêts, la transition peut s’effectuer plus rapidement. Les cinq matières choisies par le ministère sont la littérature estonienne, l’instruction civique, la géographie, la musique et l’histoire estonienne. L’instruction civique et l’histoire ont été choisies parce qu’elles sont essentielles pour la préparation d’une demande de citoyenneté estonienne.

Le Gouvernement a approuvé ce plan de transition en mars 2006. Selon le plan, les principaux domaines d’action sont la formation continue des enseignants et des directeurs des établissements scolaires russophones. Pour garantir l’efficacité de cette évolution, sont mis en place un système de motivation des enseignants, la préparation du matériel pédagogique, la sensibilisation de la société, la coordination et l’évaluation des actions.

Pour coordonner plus efficacement le processus au niveau national, un département de l’éducation des minorités ethniques a été créé en 2006 au sein du ministère de l’éducation et de la recherche.

Pour faire face à l’augmentation du nombre d’immigrés de différentes origines, il est prévu de mettre en place « un enseignement d’adaptation » pour l’apprentissage précoce de l’estonien. Les jeunes élèves devraient atteindre un niveau débutant pour leur permettre de faire des études en estonien dès l’école primaire.

Le nombre d’élèves estoniens partant faire des études à l’étranger étant en augmentation (environ 500 par an), il est prévu de créer un système d’enseignement par internet des matières qui ne sont pas enseignées à l’étranger, tel l’estonien, pour leur permettre une meilleure adaptation à leur retour en Estonie.

 

(2009)

 

 

 

 
 
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